De quoi s’agit-il ?
Mains tenant des verres avec de la bière sur une table dans un pub à Londres. Un groupe d’amis profite d’un moment de bière en ville, en gros plan sur les verres.
L’alcool et les boissons alcoolisées contiennent de l’éthanol, une substance psychoactive qui possède des propriétés addictives. L’usage de l’alcool est largement répandu dans de nombreuses cultures, et ce depuis des siècles, mais il est associé à des risques et des préjudices importants pour la santé.
La culture burundaise et l’alcool sont inséparables
L’augmentation vertigineuse de la consommation de l’alcool au Burundi surtout les boissons prohibées accroit les risques d’attraper les maladies chroniques sans oublier plusieurs maladies infectieuses comme le VIH/Sida, la tuberculose et la pneumonie. Cela a été dit par Méthode Hakizimana, représentant légal de Burundi Alcohol Policy Alliance (BAPA) lors d’un atelier de réflexion sur les facteurs qui sont à la base de la non application des mesures prises en matière de production, de commercialisation et de consommation des boissons alcoolisées au Burundi organisé à l’endroit des parlementaires.
Ledit atelier a été organisé par le collectif des blogueurs Yaga en collaboration avec BAPA à Bujumbura. A part ses méfaits sur la santé, la consommation abusive de l’alcool est l’un des facteurs occasionnant la baisse de l’économie nationale en général et de l’économie familiale en particulier sans oublier la malnutrition.
Selon Dr David Nzirubusa, délégué du ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida, les données publiées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2018 montrent que l’usage nocif de l’alcool entraine dans le monde entier 3,3 millions de décès chaque année, soit 5,9 % de décès. L’usage nocif de l’alcool est un facteur étiologique dans plus de 200 maladies et traumatismes. Dans la tranche d’âge de 20 à 39 ans, près de 25 % du nombre total des décès sont attribuables à l’alcool.
Malheureusement , l’Alcool tue
Dans le monde, 2,6 millions de décès étaient attribuables à la consommation d’alcool en 2019, dont 2 millions d’hommes et 600 000 femmes. Les niveaux les plus élevés de décès liés à l’alcool pour 100 000 personnes sont observés dans les Régions européenne et africaine de l’OMS, où ces chiffres s’établissent, respectivement, à 52,9 et 52,2 décès pour 100 000 personnes.
Les plus jeunes (20 à 39 ans) sont touchés de manière disproportionnée par la consommation d’alcool : c’est dans cette tranche d’âge qu’en 2019, la part la plus élevée (13 %) de décès attribuables à celle-ci a été enregistrée.
Les données sur la consommation mondiale d’alcool en 2019 indiquent qu’environ 400 millions de personnes âgées de 15 ans ou plus présentaient alors des troubles liés à la consommation d’alcool et qu’environ 209 millions étaient alcoolodépendantes.
Des progrès ont certes été accomplis. Ainsi, entre 2010 et 2019, le nombre de décès attribuables à l’alcool pour 100 000 personnes a diminué de 20,2 % à l’échelle mondiale. De même, le nombre de pays qui élaborent des politiques nationales de lutte contre l’alcool a régulièrement augmenté et presque tous les pays appliquent aujourd’hui des droits d’accise sur l’alcool. Cependant, les informations communiquées par les pays indiquent que l’industrie de l’alcool n’a cessé de faire ingérence dans l’élaboration des politiques.
En 2019, 54 % environ des 145 pays ayant communiqué des données disposaient de lignes directrices ou de normes nationales pour les services spécialisés de traitement des troubles liés à la consommation d’alcool, mais seuls 46 % des pays étaient dotés de réglementations pour préserver l’anonymat des personnes sous traitement.
L’accès au dépistage, aux interventions brèves et aux traitements, notamment aux médicaments contre les troubles liés à la consommation d’alcool, reste très faible pour les personnes qui ont une consommation dangereuse d’alcool ou présentent ces troubles. Si l’on prend l’ensemble des pays qui disposent de données à ce sujet, la part de personnes présentant des troubles liés à la consommation d’alcool qui sont en liaison avec les services de traitement va de moins de 1 % à 14 %.
Les risques de la consommation d’alcool pour la santé
La consommation d’alcool est impliquée dans plus de 200 maladies et lésions traumatiques ou autres états pathologiques. Cependant, la charge mondiale des maladies et des traumatismes causés par la consommation d’alcool ne peut être quantifiée que pour 31 problèmes de santé en s’appuyant sur les données scientifiques disponibles sur le rôle de cette consommation dans le développement, la fréquence et l’issue de ces problèmes.
Le fait de boire de l’alcool est associé à des risques de développer des maladies non transmissibles telles que des maladies hépatiques, des cardiopathies et différents types de cancers, ainsi que des problèmes de santé mentale ou comportementaux comme la dépression, l’anxiété et les troubles liés à la consommation d’alcool.
On estime que 474 000 décès dus à des maladies cardiovasculaires étaient causés par la consommation d’alcool en 2019.
L’alcool est un agent cancérogène établi et sa consommation majore le risque de plusieurs cancers, notamment ceux du sein, du foie, de la tête et du cou et de l’œsophage et le cancer colorectal. En 2019, 4,4 % des cancers diagnostiqués dans le monde et 401 000 décès par cancer étaient imputables à la consommation d’alcool.
Les consommateurs d’alcool ne sont pas les seuls à en subir les préjudices, également importants pour autrui. Ainsi, une part importante de la charge de morbidité attribuable à l’alcool tient aux traumatismes, notamment ceux subis lors d’accidents de la route. En 2019, sur un total de 298 000 décès dus à des accidents de la route liés à l’alcool, 156 000 décès étaient causés par la consommation d’alcool d’un tiers.
Les autres traumatismes en cause, intentionnels ou non, concernent les chutes, les noyades, les brûlures, les agressions sexuelles, la violence au sein du couple et le suicide.
Une relation de cause à effet a été établie entre la consommation d’alcool et l’incidence ou l’évolution de maladies infectieuses telles que la tuberculose et l’infection à VIH.
La consommation d’alcool pendant la grossesse augmente le risque que son enfant soit atteint de troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF). La forme la plus grave en est le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), qui est associé à des troubles du développement et à des malformations congénitales. La consommation d’alcool pendant la grossesse peut aussi majorer le risque de complications de la prématurité (y compris la fausse couche, la mortinaissance et l’accouchement prématuré).
Les jeunes sont touchés de manière disproportionnée par la consommation d’alcool : en 2019, c’est chez les personnes âgées de 20 à 39 ans que la proportion des décès attribuables à l’alcool était la plus élevée (13 %).
À long terme, la consommation d’alcool à des niveaux nocifs peut entraîner des problèmes sociaux, notamment des difficultés familiales ou professionnelles et le chômage.
Facteurs affectant la consommation d’alcool et ses effets néfastes
Aucune forme de consommation d’alcool n’est sans risque. Même à de faibles niveaux, elle est assortie de risques et peut avoir des effets néfastes.
Le niveau de risque dépend néanmoins de plusieurs facteurs, notamment de la quantité consommée, de la fréquence, de l’état de santé de la personne, de l’âge, du sexe et d’autres caractéristiques personnelles, ainsi que du contexte de consommation.
Certains groupes et personnes vulnérables ou à risque sont plus sensibles aux propriétés toxiques, psychoactives et addictives de l’alcool. En revanche, les personnes qui adoptent des modes de consommation d’alcool à faible risque ne présentent pas nécessairement une probabilité sensiblement accrue de conséquences négatives sur leur santé et la société.
Différents facteurs sociétaux influent sur les niveaux et les modes de consommation d’alcool et les problèmes connexes : les normes culturelles et sociales, la disponibilité de l’alcool, le niveau de développement économique et la mise en œuvre effective des politiques en matière d’alcool.
L’impact de la consommation d’alcool sur les problèmes de santé chroniques et aigus est en grande partie déterminé par la quantité totale d’alcool consommée et le mode de consommation, en particulier à la fréquence de consommation et à la présence d’épisodes de forte consommation. La plupart des méfaits de l’alcool sont dus à la consommation occasionnelle ou régulière de fortes quantités.
Le contexte dans lequel il est consommé joue un rôle important dans la survenue des problèmes liés à l’alcool, en particulier ceux résultant de l’intoxication alcoolique. La consommation d’alcool peut avoir des effets non seulement sur l’incidence des maladies, traumatismes et autres problèmes de santé, mais également sur leur évolution et leur issue.
Il existe des différences entre les sexes du point de vue la consommation d’alcool comme de la mortalité et de la morbidité qui leur sont associées. En 2019, 52 % des hommes étaient des consommateurs d’alcool au moment de l’enquête, tandis que seulement 35 % des femmes avaient bu de l’alcool au cours des 12 derniers mois. La consommation d’alcool par habitant était, en moyenne, de 8,2 litres pour les hommes contre 2,2 litres pour les femmes. Cette même année, la consommation d’alcool était responsable de 6,7 % de l’ensemble des décès chez les hommes et de 2,4 % de l’ensemble des décès chez les femmes.