Ouverture du 17ème Forum Économique du COMESA par S.E le Premier ministre Gervais Ndirakobuca
Ce Lundi 28 octobre 2024, à Bujumbura, le Premier Ministre de la République du Burundi, Gervais Ndirakobuca, a officiellement ouvert le 17ème Forum économique du COMESA. Dans son allocution, il a souligné l’importance de cet événement pour promouvoir l’intégration régionale et le développement économique. Il a également évoqué les défis auxquels le pays est confronté, notamment en matière d’infrastructures et d’accès au marché.
Le Burundi a enregistré des avancées remarquables au cours de ces dernières années, avec une croissance économique de 4,1 % par an, en moyenne, entre 2019 et 2023
Dans son discours , le Premier Ministre Gervais Ndirakobuca a indiqué que selon une étude de la Banque africaine , de développement, le Burundi a enregistré des avancées remarquables au cours de ces dernières années, avec une croissance économique de 4,1 % par an, en moyenne, entre 2019 et 2023. » Cependant, ajoute-t-il, comme beaucoup d’autres pays de la région, nous continuons à faire face à des défis, notamment en matière d’infrastructures et d’accès au marché. Ce forum est l’occasion d’aborder ces questions collectivement pour proposer des solutions durables en vue de permettre l’accélération de l’Intégration régionale, comme le thème de ce forum l’indique. »
Promouvoir l’agriculture, l’exploitation minière et le tourisme : Stratégies éfficaces pour atteindre la coissance économique dans les pays du COMESA
Comme l’a précisé le premier ministre burundais Gervais NDIRAKOBUCA, pour libérer le potentiel du COMESA, il est nécessaire de déployer des efforts délibérés pour surmonter les obstacles aux flux commerciaux et d’investissement et favoriser l’intégration régionale.
1. L’agriculture
L’agriculture reste la pierre angulaire de l’économie du COMESA, contribuant à près de 40% du PIB de la région et employant plus de 60% de sa population. Pourtant, comme le souligne le Rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la productivité agricole dans de nombreux pays de notre organisation reste inférieure à leur potentiel en raison des infrastructures inadéquates, d’un accès limité à la technologie et des barrières réglementaires. Il est essentiel que nous exploitions tout le potentiel de l’agriculture en créant des chaînes de valeur résistantes, qui peuvent renforcer la sécurité alimentaire et stimuler la croissance économique. Ceci est d’autant plus vrai que selon un récent Rapport de la Banque mondiale, l’amélioration des infrastructures et de l’accès au marché dans le secteur agricole pourrait permettre à des millions de personnes de sortir de la pauvreté en Afrique subsaharienne. Ainsi, le COMESA étant la grande Communauté Economique Régionale d’Afrique comme déjà spécifié plus Haut, doit être à l’avant-garde de ces efforts.
2. Exploitation minière
L’exploitation minière est un autre secteur extrêmement prometteur. Le COMESA abrite un tiers des réserves minérales mondiales et deux tiers des gisements mondiaux de diamants. Malgré cela, une grande partie de notre richesse minérale est exportée sous forme de matières premières, avec peu ou pas de valeur ajoutée. Selon le rapport de l’Union africaine, Vision pour l’industrie minière en Afrique, la valeur des minéraux quittant l’Afrique pourrait être multipliée par cinq si l’on procède à la valorisation et au traitement adéquats sur le continent. On ne saurait trop insister sur la nécessité pour nous de passer de l’exportation de minéraux bruts à l’ajout de valeur par le biais de la transformation locale. Cette approche permettrait non seulement de générer davantage de revenus, mais aussi de créer des emplois et de stimuler l’économie dans son ensemble. Les États membres du COMESA, avec le soutien des partenaires internationaux, devraient prioriser les investissements dans les infrastructures, la technologie et les compétences pour favoriser la valorisation des minéraux.
le tourisme
le tourisme : est lui aussi un secteur qui offre d’importantes possibilités de croissance économique dans notre région. Avant la pandémie de COVID-19, les voyages et le tourisme contribuaient à hauteur de 6,1% au PIB mondial et soutenaient 289 millions d’emplois dans le monde, selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC). Le tourisme dans la région COMESA a été fortement touché par la pandémie, mais il reste un domaine clé pour la reprise et la croissance. La Banque mondiale estime que le tourisme en Afrique peut croître de 50% au cours de la prochaine décennie, contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté, à la création d’emplois et l’accroissement des recettes en devises. Le Burundi, comme de nombreux États membres de notre organisation, possède un riche patrimoine naturel, culturel et touristique, allant de la beauté du lac Tanganyika à la biodiversité unique de nos parcs nationaux. Il n’y a nul doute que si nous mettons nos efforts ensemble pour mettre en place des stratégies de développement du tourisme dans nos pays respectifs, nous pouvons stimuler le tourisme régional et créer un marché plus intégré et plus compétitif.
Gervais Ndirakobuca, a indiqué que ce forum constitue une excellente plateforme pour explorer la manière dont nous pouvons collectivement développer des chaînes de valeur régionales dans les domaines de l’agriculture, de l’exploitation minière et du tourisme. Il est évident que la résolution de questions telles que le manque d’infrastructures, l’harmonisation des lois et règlements et l’accès à la technologie est indispensable pour atteindre nos objectifs communs. Alors que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et la Zone de libre-échange tripartite COMESA/EAC/SADC deviennent pleinement opérationnelles, il est impératif que les États membres du COMESA se positionnent de manière à tirer pleinement profit de ce marché expansif.De notre côté, le Burundi est déterminé à œuvrer de concert avec toutes les parties prenantes pour atteindre ces objectifs. Nous reconnaissons que le succès de ces initiatives dépendra de la participation des secteurs public et privé, ainsi que du soutien de nos partenaires internationaux.Alors que nous nous engageons dans ces délibérations pour proposer des mesures allant dans le sens du développement des chaînes de valeur régionales dans les domaines de l’agriculture, de l’exploitation minière et du tourisme, on ne pourrait passer sous silence l’importance de la durabilité et de la résilience face aux effets du changement climatique. En effet, le changement climatique continue de menacer nos économies et nos moyens de subsistance. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’Afrique subsaharienne est l’une des régions les plus vulnérables aux effets du changement climatique.. Il est donc crucial que nos efforts pour développer des chaînes de valeur régionales soient alignés sur des pratiques résilientes au changement climatique afin de préserver nos économies et le bien-être des générations futures.
Le premier ministre burundais, a conclu fini par encourager tous les participants à s’engager pleinement activement dans les délibérations qui auront lieu au cours de ce forum : » Les recommandations pertinentes qui émergeront de ces assises seront présentées au 23ème Sommet des Chefs d’États et de Gouvernements du COMESA qui se tiendra ici, à Bujumbura, le 31 octobre 2024. Nous espérons que ces recommandations conduiront à des actions concrètes qui propulseront la région COMESA vers une plus grande intégration, une plus grande croissance économique et une plus grande durabilité. Gervais Ndirakobuca a promis que le Burundi est prêt à collaborer avec tous le monde pour créer un environnement propice aux affaires, aux investissements et à l’innovation. » Saisissons cette occasion pour forger de nouveaux partenariats, explorer de nouvelles opportunités et tracer la voie vers une région COMESA plus prospère et plus intégrée. » a-t-il précisé .
Le COMESA est la plus grande Communauté économique régionale d’Afrique, comprenant 21 États membres, avec une population combinée de plus de 640 millions d’habitants et un Produit intérieur brut (PIB) d’environ 1 094 milliard de dollars américains, selon le Rapport du COMESA sur le commerce de 2023.